L'aventurier Guirec Soudée qui traverse l'Atlantique Nord à la rame vient d'essuyer une tempête avec des pointes à 60 noeuds. Un navire s'est détourné et l'a eu en contact VHF dimanche à 23h, sain et sauf. Depuis c'est silence radio et son tracker est à l'arrêt. Son équipe attend de ses nouvelles.
Guirec Soudée est parti à la rame de Cap Cod dans le Massachusetts, pour traverser l'Atlantique Nord en direction de la Bretagne, 41 ans après Gérard d'Aboville. Rien n'arrête le jeune marin, ni la distance, ni le vent, ni les vagues.
Et du vent et des vagues, il est en question ces jours-ci. Guirec et son embarcation sont ballotés par 45 noeuds de vent et 7 mètres de creux. Des conditions dantesques que le breton de Plougrescant n'avait pas connues lors de son trajet aller entre les Canaries et Saint Barthélémy.
Rafales à 60 noeuds et une mer démontée
Depuis samedi son tracker GPS est à l'arrêt. Sa position est donc inconnue pour son équipe à terre. Maurice Uguen, son routeur et ex-routeur de Gérard d'Aboville, avait prévenu Guirec la veille qu'il allait traverser une tempête d'une très forte intensité.
" Depuis quelques jours, les fichiers météo prévoyaient qu'une tempête allait croiser son chemin, et cela s'est avéré bien plus soutenu que prévu " nous précise Alice Claeyssens, membre de son équipe.
L'expert en télécommunication qui lui avait installé une balise expérimentale ne reçoit actuellement plus de signal. Ni par cette antenne, ni par les téléphones satellites.
" Il est quasi certain que pour se protéger dans de telles conditions, Guirec utilise son ancre flottante pour amortir les rappels violents causés par les vagues et permettre à son bateau de garder un meilleur axe par rapport aux vagues" nous explique Alice Claeyssens.
Guirec connaît les procédures et son équipement est paré à ce type de situation.
Être aventurier ne veut pas dire être inconscient. "Le bateau de Guirec Soudée est insubmersible et auto-redressable par un airbag", rappelle son équipe à Paimpol, "l'embarcation peut être fermée de manière étanche, et Guirec dispose de son ancre flottante qui l'aide contre les puissantes déferlantes".
Malgré tout, le contact a donc été perdu. Dans ce cas, le protocle a été respecté : le CROSS Gris Nez a détourné un cargo panaméen, le Tsukuba Maru.
Malgré les 4 mètres de creux et les 25 noeuds de vent, l'équipage a établi une liaison radio avec Guirec vers 23h ce dimanche soir.
Guirec ne demande aucune assistance
Depuis ce contact de dimanche soir, plus de nouvelles. "Guirec ne demande aucune assistance, sa balise de détresse n'ayant pas été tirée" estime son équipe à terre qui veut rester confiante. Elle s'interroge sur l'absence de contact depuis, possiblement due aux conditions météo toujours violentes, à la casse possible de son matériel de communication ou à un manque de batteries, les panneaux solaires n'étant pas très utilisables actuellement.
Lors du dernier contact VHF, Guirec était déterminé à continuer. Si le matériel de communication est hors d'usage, il pourra toujours informer son équipe à terre en croisant des bateaux sur sa route. "Rien ne va l'empêcher de mener à bien son objectif, et jamais il ne risquera de mettre quelqu'un en danger pour venir l'aider", nous précise Alice Clayessens.
Son équipe espère très vite de ses nouvelles.